Vers une révolution verte : l’Ascension des taxis et VTC électriques pour lutter contre la pollution en milieu urbain

Pour contrer ce problème, l’électrification des flottes de taxis et VTC est une solution clé. À Paris, on estime à 18 500 le nombre de taxis et entre 30 000 et 38 000 celui des VTC. Conscients de cette nécessité, les autorités ont instauré, via le décret 2021-1600, un quota minimal de véhicules à faibles émissions pour ces services : 10% d’ici 2024, 20% en 2027, et 35% en 2029. Un véhicule est considéré à faibles émissions si sa production de CO2 est inférieure ou égale à 60 grammes par kilomètre.

Les acteurs du secteur réagissent activement à ces changements. G7, leader des taxis, avec une flotte majoritairement hybride, a récemment commandé 2 500 Toyota bZ4X, visant 30% de véhicules électriques d’ici 2030. Uber, symbole du VTC, avance aussi rapidement avec 80% de sa flotte déjà composée de véhicules hybrides ou électriques. L’entreprise s’est fixé des objectifs ambitieux : éliminer le diesel d’ici fin 2024, atteindre 50% de véhicules électriques fin 2025 et passer à 100% de véhicules à faibles émissions d’ici fin 2030.

Uber, en tant qu’acteur majeur du transport VTC, a récemment mis l’accent sur l’éducation de ses chauffeurs concernant les véhicules électriques. Pour ce faire, l’entreprise a organisé un salon spécifique pour les VTC. L’événement a présenté divers modèles électriques, avec la participation de grandes marques telles que Tesla, MG, Renault, ainsi que Hertz et Carrefour. Des modèles tels que Tesla Model 3 et Y, MG4, Skoda Enyaq, Hyundai Kona, et Toyota bZ4X étaient disponibles pour des essais routiers.

Lors de cet événement, les discussions ne se sont pas uniquement concentrées sur la réduction de la pollution urbaine, même si cela reste un avantage significatif du passage à l’électrique. Les préoccupations principales des participants étaient plutôt axées sur la manière dont ce changement affecterait leurs revenus et la manière de s’adapter aux nouvelles réglementations imposées par le gouvernement et Uber.

La transition vers l’électrique n’a pas été sans obstacles. En 2020, le réseau de bornes de recharge à Paris était limité en termes de densité et de fiabilité. Cependant, depuis, il y a eu des améliorations notables dans ces domaines. De plus, les voitures électriques ont vu leur autonomie s’accroître, permettant aux conducteurs d’attendre la fin de leur service pour recharger, souvent en courant alternatif, ce qui est moins coûteux et préserve mieux la batterie comparé aux recharges rapides en courant continu.

Les conducteurs de VTC reconnaissent de plus en plus les avantages des véhicules électriques, notamment en termes de confort de conduite et d’expérience passager, ce dernier tendant à laisser plus de pourboires dans un environnement plus agréable. Sur le plan économique, le passage à l’électrique est également bénéfique : alors que les coûts de carburant pour un véhicule thermique s’élevaient en moyenne entre 600 et 800 euros par mois, sans compter l’entretien, les dépenses de recharge électrique ne dépassent généralement pas 250 euros mensuels. Cela contribue à compenser le prix d’achat initial plus élevé des véhicules électriques, un obstacle majeur pour de nombreux conducteurs.

Les fabricants d’automobiles, conscients de cette opportunité de marché, présentent leurs modèles avec des avantages distinctifs. Renault par exemple, met en avant son expertise en matière de véhicules électriques, illustrée par des fonctionnalités telles que la régénération d’énergie modulable de la Mégane, contrôlée via des palettes au volant. Ces marques offrent également des aides financières substantielles, en collaboration avec Uber ou de manière indépendante, avec des offres telles que des remises supplémentaires et des plans de financement spéciaux pour les chauffeurs VTC.

Uber, pour sa part, a mis en place un fonds de 75 millions d’euros pour aider les chauffeurs à acquérir ou louer des véhicules électriques, afin de pallier la différence de coût avec les véhicules thermiques. Cette initiative vise également à stimuler un marché de l’occasion où les électriques ne représentent actuellement que 2 %. L’entreprise s’efforce également d’informer ses chauffeurs sur les aides gouvernementales disponibles et a établi des partenariats spécifiques avec les constructeurs automobiles, offrant des réductions significatives allant jusqu’à 17 %. En outre, Uber propose des aides financières complémentaires, pouvant atteindre 4 500 euros pour les chauffeurs assidus.

Bien qu’Uber fasse des progrès significatifs dans l’acquisition et le financement de véhicules électriques pour ses chauffeurs, la question de la recharge demeure un point d’inquiétude. Les chauffeurs sont confrontés au défi de trouver des bornes de recharge adaptées en termes de tarif, emplacement, fiabilité et adéquation avec leur usage quotidien, certains parcourant jusqu’à 250 km par jour. Toutefois, une fois le passage à l’électrique effectué, la majorité des chauffeurs expriment une grande satisfaction et deviennent même des ambassadeurs de cette technologie auprès de leurs collègues, vantant les avantages en termes de confort et de rentabilité économique après avoir surmonté l’obstacle du coût initial d’achat.

Uber envisage de continuer à soutenir ses chauffeurs en matière de recharge, en se concentrant particulièrement sur les possibilités de recharge à domicile, que ce soit dans des maisons individuelles ou des appartements, où résident 60 à 70 % d’entre eux. L’entreprise compte les aider à naviguer et à profiter du “droit à la prise”, facilitant ainsi l’installation des infrastructures de recharge chez eux.

Du côté des clients, les retours sur l’utilisation des véhicules électriques sont très positifs. Uber rapporte que les clients apprécient le confort et le silence des trajets, la découverte de nouveaux modèles de voitures, parfois haut de gamme, et, point non négligeable, des tarifs de course généralement inférieurs, conformément aux objectifs d’Uber.