Histoire du VTC
Tout commence au XVIIème siècle avec Nicolas Sauvage, l’un des premiers à créer le service de location. Il propose ses services à la demi-journée, à la journée, voire même au mois. A l’époque, les clients doivent se rendre au dépôt pour faire la réservation. C’est ce qu’on appelle les voitures de remise. Ils ont aussi la possibilité de se rendre sur la voie publique, où ils ont affaire à des voitures deux places, également appelées les fiacres. Mais c’est en 1650 que l’entrepreneur Charles Villerme se voit attribuer par Louis XIV la tâche de créer le premier monopole de service de location. Pour mettre cela en place, il va rajouter un maximum de chariots et de carrosses sur la voie publique, mais aussi utiliser les entrepreneurs déjà en place, comme le système d’aujourd’hui avec les plateformes numériques qui utilisent des entrepreneurs pour le service de VTC.
Pour éviter les comportements abusifs de la part des cochets, l’administration de l’époque décide d’encadrer l’activité des voitures deux places. Elle va donc attribuer les places de stationnement, réglementer les tarifs et donner des numéros aux voitures deux places afin que tout comportement indésirable soit signalé. Ce monopole va durer 140 ans, jusqu’à la Révolution Française. Au 19ème siècle, Napoléon 3 a de grands projets pour la ville de Paris. Il confie un certain nombre de tâches à M. Haussmann, dont celle de réorganiser un monopole sur le service de location de voitures. M.Haussmann va déléguer cette mission à deux entreprises différentes : la Compagnie Générale des Omnibus, qui sera là pour le transport en commun, et la Compagnie Impériale des Voitures de Paris. C’est la naissance de la grande et la petite remise.
Le service de voiture grande remise : il propose les voitures de luxe, comparables aux véhicules premium d’aujourd’hui. Ce service s’adresse aux personnes fortunées qui ne souhaitent pas se charger de la gestion d’une écurie et de toutes ses contraintes. A la demande du client, la Compagnie Impériale des Voitures de Paris lui commande une voiture aux couleurs et armes de son choix. Le service s’étend même à la tenue vestimentaire du cochet, habillé aux couleurs du client. La prestation peut inclure la présence d’un valet de pied ou même d’un chasseur. Les voitures sont souvent louées à l’année et incluent même le personnel et les chevaux, ce qui implique un besoin d’entretien et un coût assez onéreux.
Le service de voiture de petite remise : il propose les voitures de bourgeoisie, comparables aux voitures berlines familiales. Cette prestation offre un service moins somptueux, mais assure la location de voitures dites bourgeoises. Les services sont moins chers que ceux de la grande remise, comme la location d’une voiture au mois pour les hommes d’affaires, médecins, … Il y a aussi la location d’une voiture à la journée ou à la demi-journée, notamment pour les femmes qui vont rendre visite à leurs amis.
La Compagnie Impériale des Voitures a tout pour réussir, mais finalement c’est un véritable fiasco. Refaire un monopole sur un service où il y a déjà de la concurrence, n’est pas si simple. Il aurait fallu racheter ou faire fusionner toutes les sociétés déjà existantes et racheter les numéros des voitures deux places qui avaient été attribuées, et les racheter plus cher que leur première attribution. Pour finir, les locaux ne sont pas en mesure d’accueillir des voitures avec de nouveaux chevaux. Il est donc parfois nécessaire de détruire un bâtiment pour mieux le reconstruire. Et tout cela a un coût qui les pousse au bord de la faillite. Malgré les plans de relance, les cochets vont faire grève. Cette grève va faire peur au pouvoir mis en place, et va donc dissoudre la Compagnie impériale des Voitures de Paris. C’est la création de la Compagnie Générale des Voitures de Paris. Ce monopole restera en place seulement 11 ans après sa formation.
Concernant la formation des cochets, il faut savoir qu’entre le 18ème et le 19ème siècle, la formation dure une vingtaine de jours et porte sur la circulation de Paris, sur les soins à apporter aux chevaux et sur les différentes techniques d’attelage. Cette formation se solde par deux examens, l’un théorique, afin de connaître les rues de Paris par cœur, et l’autre pratique, pour apprendre à circuler dans les rues de Paris. C’est ensuite la préfecture qui entame une enquête judiciaire sur les candidats. Si les casiers judiciaires sont bel et bien vierges, le permis de location est délivré. C’est exactement comme aujourd’hui, avec les préfectures qui délivrent la carte VTC.
Cette introduction historique nous permet de comprendre les bases de ce qui existe aujourd’hui. A l’évidence, le métier, la clientèle et la formation ont continué à se développer, de même que les véhicules qui ont continué à évoluer avec leur temps, toujours à la recherche de la technologie, du confort et du service.
En 2007-2008, une nouvelle idée apparaît, mais elle n’a pas eu le succès attendu : ce sont les voitures jaunes, première alerte pour les taxis. Il faut attendre 2009-2010 pour avoir une nouvelle loi. C’est la fin de l’appellation grande remise, qui laisse place à la nouvelle appellation VTC : Voiture de Tourisme avec Chauffeur. C’est un an plus tard, en 2011, que le grand géant américain arrive en France et propose le service avec le système de géolocalisation. Il va donner un grand coup de pied dans la fourmilière et UBER fait place à un nouveau marché de VTC.
En 2017, une nouvelle loi apparaît, le VTC change à nouveau de nom et reste VTC mais signifie désormais Voiture de Transport avec Chauffeur. Les formations ne sont plus obligatoires, et les candidats qui souhaitent devenir VTC ont la possibilité de passer l’examen en candidat libre dans les différentes CMA de France.
En conclusion, l’évolution de ces dix dernières années permet de mettre en évidence deux types de métiers de VTC. Il existe
- les VTC qui travaillent avec les plateformes de mise en relation comme UBER
- les autres VTC qui ont gardé l’esprit de la grande remise, qui travaillent avec leur propre clientèle sur réservation et avec une qualité de service supérieure.
Cela nous questionne : les choses ont évolué d’un point de vue technologique, mais cela a-t-il évolué du point de vue de l’encadrement sur tout le métier du VTC et du transport en général ?
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