Comment devenir chauffeur de taxi moto : guide complet

Les conditions préalables pour devenir chauffeur de taxi moto

Avant même de penser à exercer en tant que chauffeur, certaines conditions doivent impérativement être remplies. Ces prérequis garantissent non seulement la sécurité des passagers, mais aussi le sérieux et le professionnalisme des futurs taxis moto.

Possession du permis A valide depuis au moins 3 ans

La première exigence est bien entendu de disposer du permis moto (permis A) en cours de validité. Celui-ci doit avoir été obtenu depuis au moins trois ans. Cette condition est incontournable pour garantir une maîtrise suffisante du deux-roues, notamment dans un contexte urbain dense où les réflexes doivent être affûtés.

Casier judiciaire vierge de certaines condamnations

Exercer une activité de transport de personnes à titre onéreux implique une grande responsabilité. C’est pourquoi une vérification du casier judiciaire (bulletin n°2) est effectuée. Certaines condamnations, notamment liées à la sécurité routière, aux violences ou aux fraudes, sont incompatibles avec l’exercice de la profession.

Aptitude médicale attestée par un médecin agréé

Un certificat médical délivré par un médecin agréé est requis pour valider votre capacité à exercer ce métier exigeant. Il atteste de votre aptitude physique à conduire une moto sur de longues durées, parfois dans des conditions météorologiques difficiles, tout en garantissant un transport sécurisé.

La formation et l’examen pour obtenir la carte professionnelle

Même si certains candidats pensent pouvoir se lancer seuls, il est vivement conseillé de suivre une formation agréée pour maximiser ses chances de réussite à l’examen. Celui-ci permet d’obtenir la carte professionnelle de conducteur de véhicule motorisé à deux ou trois roues (VMDTR), indispensable pour exercer.

Inscription à une formation agréée

La formation taxi moto permet de se familiariser avec les règles du transport de personnes, les obligations légales, la sécurité spécifique aux deux-roues, ainsi que la gestion de la relation client. Elle est assurée par des centres agréés par la préfecture.

👉 Bon à savoir : certaines entreprises de taxi moto proposent de prendre en charge les frais de formation en échange d’un engagement à travailler pour elles sur une certaine durée.

Contenu de l’examen : épreuves théoriques et pratiques

L’examen se compose de deux parties :

• Une épreuve théorique, généralement sous forme de QCM, qui aborde la réglementation, le code de la route, la gestion de l’activité, et la prise en charge de la clientèle.
  
• Une épreuve pratique, où le candidat simule une course avec un passager sur son véhicule personnel ou celui de l’organisme formateur. Le jury évalue la sécurité, la fluidité de conduite, le respect des règles, et la qualité du service.
  

Ce passage est crucial : sans réussite à cet examen, il est impossible d’obtenir la carte professionnelle, sésame indispensable pour toute activité de taxi moto légale.

Obtention de la carte professionnelle de taxi moto

Une fois l’examen validé, place à la demande de carte professionnelle. Elle s’effectue directement auprès de la préfecture du lieu de résidence.

Démarches administratives auprès de la préfecture

Vous devrez réunir les pièces suivantes :

• Pièce d’identité en cours de validité
• Justificatif de domicile récent
• Attestation de réussite à l’examen
• Certificat médical
• 2 photos d’identité

Une fois votre dossier complet, il sera instruit par la préfecture qui vous remettra, sous quelques semaines, votre carte professionnelle.

Délivrance et validité de la carte professionnelle

La carte VMDTR est valable 5 ans. Elle doit ensuite être renouvelée, ce qui implique le suivi d’une formation continue obligatoire. Cette exigence vise à maintenir un niveau de compétences élevé, en phase avec l’évolution des normes de sécurité, des pratiques professionnelles et des attentes des clients.

Création de son entreprise de taxi moto

Une fois la carte professionnelle obtenue, vous pouvez officiellement exercer votre activité. Reste à créer votre entreprise et choisir le statut juridique qui vous correspond le mieux. C’est une étape essentielle pour encadrer légalement votre activité et facturer vos prestations.

Choix du statut juridique adapté

Plusieurs formes juridiques sont possibles pour lancer votre entreprise de taxi moto :

• Micro-entreprise (auto-entrepreneur) : Idéal pour commencer sans prendre trop de risques, ce statut est simple à gérer, mais limité en termes de chiffre d’affaires annuel.
• EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) : Convient aux entrepreneurs souhaitant bénéficier d’un cadre juridique plus structuré tout en étant seul.
• SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) : Permet une gestion plus souple et offre une meilleure image auprès des partenaires ou des plateformes.
  

👉 Le choix du statut dépend de vos objectifs, du niveau de vos charges, et de votre projet de développement. N’hésitez pas à vous faire accompagner par un expert-comptable spécialisé dans le transport professionnel.

Immatriculation de l’entreprise et obligations fiscales

Une fois le statut choisi, vous devrez :

• Immatriculer votre entreprise auprès du Registre national des entreprises (RNE)
• Obtenir un numéro SIRET
• Déclarer votre activité de transport de personnes à moto
• Souscrire à une assurance responsabilité civile professionnelle
• Ouvrir un compte bancaire dédié à votre activité
• Déclarer votre chiffre d’affaires selon votre régime fiscal (micro-BIC, réel simplifié, etc.)

En tant que chauffeur indépendant, vous serez aussi redevable des cotisations sociales et devrez déclarer vos revenus professionnels chaque mois ou trimestre.

Réglementation et obligations spécifiques aux chauffeurs de taxi moto

Le métier de taxi moto ne fonctionne pas comme celui de chauffeur de taxi classique. Il existe des règles très spécifiques à respecter.

Obligation de réservation préalable des clients

Contrairement aux taxis, les taxis moto n’ont pas le droit de prendre des clients à la volée. Ils doivent fonctionner uniquement sur réservation préalable. Cela signifie que vous ne pouvez pas stationner en attente de passagers ou les démarcher directement.

Les clients doivent réserver à l’avance, via une application, un site internet, ou par téléphone. C’est pourquoi il est souvent recommandé de rejoindre une plateforme spécialisée pour générer du volume de réservations.

Interdiction de la maraude électronique

Il est également interdit d’activer un signal lumineux ou d’apparaître comme disponible sur une carte en temps réel (type géolocalisation active comme Uber). Cette maraude électronique est réservée aux taxis autorisés.

En cas de non-respect de ces règles, des sanctions administratives et pénales peuvent s’appliquer.

Formation continue obligatoire tous les 5 ans

Comme pour les VTC, les chauffeurs de taxi moto doivent suivre une formation continue tous les 5 ans pour maintenir leur carte professionnelle. Cette formation vise à mettre à jour les connaissances sur la réglementation, la sécurité, et les bonnes pratiques du métier.

Les équipements obligatoires pour exercer en tant que taxi moto

Si vous souhaitez devenir chauffeur de taxi moto à Paris ou ailleurs, il est probable que vous ayez de nombreuses questions. N’hésitez pas à contacter un organisme de formation spécialisé pour obtenir des réponses. Veillez aussi à éviter certains pièges comme des offres de formation non reconnues ou des promesses d’obtention rapide de la carte professionnelle.

Au-delà de l’aspect légal, le confort et la sécurité du client sont des piliers du service de taxi moto. Il est donc indispensable d’investir dans du matériel de qualité.

Véhicule conforme aux normes en vigueur

La moto utilisée doit répondre à certains critères :

• Être puissante et confortable, souvent un maxi-scooter ou une grosse cylindrée type Honda Goldwing, BMW RT, Yamaha TMAX…
• Avoir moins de 5 ans
• Être parfaitement entretenue (révisions régulières, état impeccable)
• Être équipée d’un top case ou d’un système de transport des bagages
  

Certaines entreprises de taxi moto exigent aussi des modèles précis pour leur flotte.

Casques homologués pour le conducteur et le passager

Le port du casque homologué est bien sûr obligatoire. Le chauffeur doit également fournir un casque au passager, propre, en bon état, souvent équipé d’un intercom pour communiquer pendant la course. Des charlottes jetables sont aussi fournies pour l’hygiène.

Équipements de protection et de confort pour le passager

Pour garantir une expérience client optimale, le chauffeur doit proposer :

• Gants homologués
• Veste et pantalon de protection (ou sur-veste et sur-pantalon imperméables)
• Protection contre la pluie et le froid
• Parfois un gilet airbag pour le passager

Un bon équipement inspire la confiance et fidélise les clients, notamment ceux qui réservent régulièrement des trajets vers Orly, Roissy, ou des quartiers d’affaires de Paris.