Amalgame entre VTC, taxis et capacitaires
Il y a un amalgame important dans le secteur du transport de personnes avec les VTC, les UBER, les taxis et les capacitaires.
Pour beaucoup, notamment pour le public, il n’y a pas de réelle différence mais bien sûr ces notions sont à tout à fait distinctes.
Commençons par la base afin de bien comprendre les incohérences. Dans un premier temps, il y a les taxis qui sont identifiables par leur signalétique sur le toit avec la mention taxi. Ils peuvent circuler sur la voie publique et répondre aux besoins des clients à n’importe quel moment, c’est ce qu’on appelle la maraude. Ils sont dotés d’un taximètre permettant d’indiquer un tarif de transport réglementé par les mairies ou préfectures de police. Leur activité est règlementée, il est donc nécessaire pour le chauffeur d’obtenir la carte professionnelle de taxi.
Les VTC sont identifiables par une signalétique de type autocollant de couleur rouge : le macaron. Ils travaillent uniquement sur réservation et ne peuvent donc pas circuler sur la voie publique s’ils n’ont pas de réservation au préalable. Ils peuvent travailler sur tout le territoire français, les tarifs sont libres et ils facturent à la prestation et donc notamment plus cher que les taxis. Leur activité est règlementée et ils doivent obtenir la carte professionnelle de VTC.
Il y a également les capacitaires de personnes de moins de 9 places, également appelés les LOTI (Loi d’Orientation des Transports Intérieurs). Identifiables par une signalétique violette, ils peuvent travailler sur tout le territoire français. Leurs tarifs sont libres et ils facturent à la place, un peu à l’image des transports en commun, et sont censés facturer moins chers que les taxis. Leur activité est règlementée à l’obtention de la capacité de transport de personnes, avec l’obtention de la licence. Leur activité est davantage concentrée dans la zone rurale où les transports en commun sont peu développés. Cependant, l’arrivée des plateformes numérique a chamboulé l’éco-système de ces trois métiers. Voyons en détail leur fonction.
Les plateformes numériques travaillent en mettant en relation les clients et les chauffeurs VTC. Elles proposent la réservation, le transport immédiat ainsi que des tarifs libres défiant toute concurrence, et prennent une commission en pourcentage sur la facture de la course. Elles peuvent aussi exercer leur activité sur tout le territoire français et enfin, elles sous-traitent avec le chauffeur VTC pouvant répondre à la demande du client. C’est donc là que nous voyons des incohérences.
Tout d’abord, les plateformes mettent en relation les clients avec les chauffeurs VTC, en proposant la réservation de manière immédiate. Cependant, les VTC travaillent uniquement sur réservation. Aujourd’hui, ils se retrouvent à répondre à une demande instantanée. Or, pour ce faire, ils n’ont pas d’autre choix que de circuler sur la voie publique, ce qui, de base n’est pas autorisée aux VTC mais uniquement aux taxis. Il s’agit de la maraude électronique.
Ensuite, les plateformes proposent aujourd’hui des tarifs libres défiant toute concurrence. Les VTC étant autrefois un service haut de gamme, ils se retrouvent, en plus de faire de la maraude, à proposer une prestation parfois moins chères que les taxis. Ainsi, pour répondre à la demande le plus rapidement possible, les plateformes numériques utilisent l’activité de VTC pour effectuer le travail d’un taxi. Comme cette demande est forte, la seule activité de VTC est devenue insuffisante. Les plateformes se sont donc tournées vers les capacitaires, un moyen simplifié d’accroître l’offre. En effet, rappelons que pour les capacitaires, seul le gérant se doit d’être titulaire de la capacité de transport de personnes. En revanche, les salariés n’ont aucune obligation diplomante. L’objectif des plateformes est de recruter un maximum de chauffeurs, ce qui permet de répondre à la demande des clients en un temps record. Le calcul est simple : + de chauffeurs + de courses + de profit.
C’est ainsi que l’amalgame entre VTC et capacitaire est né pour les clients potentiels et les taxis. Les premiers perdants de ce système sont les VTC qui se retrouvent à partager le marché avec une autre activité qui n’a strictement plus rien à voir avec le transport particulier et public de personnes. Cependant, les plus grands perdants ne sont pas les VTC mais bel et bien les taxis. Ils se retrouvent aujourd’hui à partager le marché avec deux autres métiers proposant la maraude électronique et les prix plus bas.
Les conséquences : un far west où il n’y avait plus de respect. Le gouvernement a dû intervenir en proposant la loi Grand Guillaume en 2017. Celle-ci a pour but de réguler le secteur du transport en interdisant notamment les capacitaires de travailler dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants.
En conclusion, grâce à la loi Grand Guillaume, la crise entre les taxi et les VTC a été partiellement réglée.
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